Scrutin historique en vue …
Mais vision bien trouble fournie par les sondages !
Chaque voix compte dans cette dernière ligne droite,
particulièrement celle des femmes et des minorités
alors que Donald Trump et Kamala Harris seraient au coude-à-coude
tant au niveau fédéral que dans les États clés.
Vu de France,
certains organes de presse ont décidé de se passer des sondages
à l’occasion des derniers scrutins.
Pour eux, ils comportent un risque pour le débat public et peut perturber les électeurs. En cause …
Les tentatives d’interprétations des données
notamment par les chaînes d'info continue ou sur les réseaux sociaux où ils sont réduits à des chiffres sans contexte, ni explications sur la méthodologie
n'apparaissent plus crédibles.
.
Comme le souligne Les Echos …
"Sans parler des instituts de sondages à l'origine obscure qui existent sur internet
ou qui se fondent, avec l'intelligence artificielle, sur l'analyse de commentaires et de popularité pour en tirer des intentions de vote.
Une méthode qui n'a pas fait la preuve de sa fiabilité comparée à l'exercice du sondage scientifique tel qu'il se pratique depuis des décennies".
Pour le sociologue Patrick Champagne,
co fondateur d’Acrimed
et auteur, entre autres, de "Faire l’opinion : le nouveau jeu politique" …
"Quels que soient les critiques et les arguments avancés,
les responsables politiques comme pour les journalistes ne peuvent plus s'en passer.
Les interdire serait à la fois impossible
surtout depuis internet qui permet de contourner toutes les interdictions
et inutile parce que cette pratique est désormais inscrite dans le fonctionnement ordinaire de la vie politique.
A la veille d’un scrutin tout de même,
il y a des électeurs qui, dans leur choix final, peuvent prendre en compte les résultats attendus et révélés par les sondages…"
Cette analyse est modérée sur Public Sénat par Frédéric Micheau,
le directeur du pôle opinion d’OpinionWay
et auteur pour la Fondation Jean Jaurès d’une analyse sur les ressorts de l’évolution des sondages
depuis le début de la campagne américaine :
"Le vote populaire ne détermine pas à lui seul le résultat final
puisque le scrutin aux USA se joue au suffrage indirect par le biais de grands électeurs dans chaque État.
Pour avoir une vision plus fiable de l’écart entre les deux candidats,
mieux vaut donc se pencher sur la situation particulière dans chaque État, en particulier dans les Etats clés.
Mais les écarts entre les deux candidats sont en plein dans la marge d’erreur
et la précision des outils de sondages ne permet pas de mesurer des écarts de voix si faible".
D’autant que,
comme le souligne Sud Ouest …
« Le cœur du problème n’a pas changé depuis l’arrivée fracassante de Donald Trump sur la scène politique américaine :
une frange de son électorat refuse de participer aux enquêtes d’opinions.
Et pour faire face à cette difficulté, nous n’avons pas trouvé de formule magique, résume Courtney Kennedy,
responsable de la méthodologie au très reconnu Pew Research Center.
En attendant, pour corriger le tir, chaque sondeur choisit ses méthodes".
L’histoire se répètera-t-elle d’ici quelques jours ?
C’est précisément aux Etats Unis que sont nés les enquêtes d’opinion en 1935
alors que le marketing commence à s’imposer …
Quelques 3 000 américains répondent pour la première fois à une question
posée par un directeur de recherche de l’agence publicitaire Young et Rubicam :
"Comment percevez-vous les sujets d'actualité ?"
Pour analyser les réponses,
il utilise toutes les découvertes du moment
en matière de mathématique, de statistique, de sociologie.
Très vite ensuite, il crée l’institut Gallup
qui aujourd'hui encore fait autorité.
Dès l’année suivante,
il teste son nouvel outil à l’occasion de la Présidentielle
en construisant un échantillon représentatif de plusieurs millions d’électeurs,
et il se mesure à une enquête organisée traditionnellement de manière empirique
par la revue "Lirary Digest".
La nouvelle technique s’impose
en annonçant la réélection de Roosevelt
alors que l’autre méthode, ancienne, prédisait la victoire de son challenger !
L’institut Gallup vient d’inventer les sondages qui vont investir le monde entier,
avec une précision jusqu’alors inimaginable !
Mais ça,
donc ...
C’était avant !
Thierry Mathieu,
e-crossmedia,
le 2 novembre 2024.
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